Le parquet financier a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire portant sur des transactions suspectes d’une valeur provisoire dépassant 125 milliards de francs CFA. Ces opérations, mises en lumière par un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), impliqueraient une série d’entreprises et de particuliers.
Selon le rapport, des virements réalisés entre 2021 et 2023 par Tahirou Sarr, propriétaire de Sofico, une société d’intermédiation financière, figurent parmi les transactions suspectes. Parmi les bénéficiaires identifiés se trouve Farba Ngom, député et homme d’affaires. Toutefois, un proche du député, interrogé par Libération, affirme que ce dernier n’a rien à se reprocher. Il ajoute que Farba Ngom est revenu récemment du Maroc, un comportement incompatible, selon lui, avec celui d’une personne impliquée dans des malversations.
Le même interlocuteur a précisé que « Farba Ngom a toujours assumé son statut d’homme d’affaires » et que « les fonds [en question] seraient des paiements réguliers reçus de Sofico ».
Le rapport de la Centif indique que Sofico aurait perçu des fonds provenant du Trésor public avant de les redistribuer à des sociétés et des individus, dont Farba Ngom. Le parquet financier suspecte que ces transactions pourraient constituer des rétrocommissions versées en échange de l’implication du député pour faciliter certains marchés et paiements au profit de Tahirou Sarr.
Face à ces accusations, le parquet financier a demandé la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom pour permettre le déroulement de l’enquête. En réponse, le ministre de la Justice a saisi le président de l’Assemblée nationale, qui a convoqué une réunion du bureau et de la conférence des présidents ce mardi. La requête visant Farba Ngom figure parmi les points à l’ordre du jour.
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