Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), a exprimé son indignation face aux conditions de détention qu’il a vécues à la prison de Rebeuss, où il a été incarcéré durant deux mois. Il plaide pour la fermeture immédiate de l’établissement, qu’il qualifie d’inhumain.
« La prison de Rebeuss doit être fermée et rasée », a déclaré Moustapha Diakhaté, affirmant que son maintien empêcherait le Sénégal de bénéficier de « la grâce divine ». Il a décrit des conditions de détention insoutenables, où les détenus sont entassés « comme des sardines » et contraints à dormir dans des positions inconfortables par manque d’espace.
L’ancien parlementaire a également rappelé qu’un projet de construction de nouvelles prisons en dehors de Dakar avait été initié lorsqu’il siégeait à l’Assemblée nationale. Selon lui, maintenir un centre pénitentiaire au cœur de la capitale, à proximité du Palais de justice, de l’Assemblée nationale et du Palais présidentiel, est une aberration, d’autant plus que des actes de torture y seraient pratiqués.
Moustapha Diakhaté a aussi dénoncé la détention préventive excessive de nombreux prisonniers. Il a exhorté les proches des détenus à agir en sollicitant les juges et procureurs pour obtenir la libération des personnes incarcérées sans jugement depuis plus de six mois, rappelant que le code de procédure pénale prévoit une remise en liberté dans de tels cas.
L’ancien parlementaire a également critiqué certaines pratiques du barreau, accusant des avocats d’escroquer leurs clients en disparaissant après avoir encaissé des honoraires conséquents. Il a assuré que des actions seraient entreprises pour dénoncer ces abus, notamment par des saisines du bâtonnier et une médiatisation des cas frauduleux.
Se disant marqué par son expérience en détention, Moustapha Diakhaté a affirmé qu’il consacrerait le reste de sa vie à ce combat. Il a dénoncé les conditions de vie des détenus, insistant sur le fait que « nul ne naît délinquant, c’est la société qui nous transforme ».
Critiquant la gestion judiciaire des incarcérations, il a même suggéré que si des magistrats étrangers étaient chargés d’évaluer la situation, ils décideraient immédiatement d’envoyer certains juges et procureurs en prison pour leur responsabilité dans la surpopulation carcérale. Il a enfin estimé que si la protection civile visitait Rebeuss, elle en ordonnerait la fermeture immédiate.