La comparaison entre les budgets de la Côte d’Ivoire et du Sénégal révèle une différence marquée en termes de moyens financiers alloués à leurs économies respectives. Alors que ces deux pays d’Afrique de l’Ouest poursuivent des trajectoires de croissance, la Côte d’Ivoire dispose de ressources financières largement supérieures à celles du Sénégal, un fait qui se reflète nettement dans leurs budgets annuels.
Pour l’année 2024, le Sénégal prévoit un budget de 5 755,4 milliards de FCFA, comme le détaille le Projet de Loi de Finances (PLF). Ce montant représente une augmentation de 11,9 % par rapport à l’année précédente. Les dépenses de fonctionnement, estimées à 5 533,9 milliards de FCFA, incluent également les comptes spéciaux du Trésor, fixés à 221,5 milliards de FCFA. Néanmoins, le pays doit faire face à un déficit budgétaire d’environ 840,2 milliards de FCFA, ce qui représente 3,9 % du PIB. Le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment déclaré que le déficit réel pourrait être plus élevé que prévu, une situation qui reflète les défis financiers persistants, il a même déclaré que les données ont été falsifiées sous l’ancien régime de Macky Sall, dans le but de gonfler artificiellement les chiffres ainsi tromper les bailleurs du pays.
En revanche, la Côte d’Ivoire présente des perspectives budgétaires beaucoup plus ambitieuses. En 2025, le pays s’apprête à déployer un budget total de 15 400 milliards de FCFA (soit environ 23 milliards de dollars), marquant une augmentation de 1 680 milliards de FCFA par rapport à l’exercice en cours. Cette hausse de 11,8 % s’inscrit dans la volonté d’Abidjan de maintenir une forte croissance économique malgré les tensions géopolitiques internationales. Le gouvernement ivoirien, réuni en Conseil des ministres, a souligné son engagement à préserver une croissance soutenue avec un déficit budgétaire maîtrisé à 3 % du PIB, en conformité avec les objectifs de convergence de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA).
La Côte d’Ivoire, qui projette un taux de croissance du PIB de 6,3 % en 2025, a réussi à maintenir une dynamique favorable depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Cette reprise, couplée à des investissements stratégiques dans des secteurs clés comme l’infrastructure, l’agriculture et l’énergie, a renforcé l’attractivité du pays auprès des investisseurs. Le gouvernement a également réagi aux fluctuations des marchés internationaux, notamment en relevant le prix du cacao pour la campagne 2024-2025 à 1 800 FCFA le kilo, une augmentation significative de 20 % par rapport à la campagne précédente.
Alors que le Sénégal affiche des efforts budgétaires notables, la Côte d’Ivoire se distingue par un budget plus de deux fois supérieur, confirmant son statut de moteur économique en Afrique de l’Ouest. Cette différence de moyens laisse entrevoir des ambitions de développement inégales, avec une Côte d’Ivoire tournée vers la consolidation de son « miracle » économique, tandis que le Sénégal s’efforce de combler ses déficits tout en maintenant une croissance modérée.