Une enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) du Sénégal cible le député Farba Ngom, proche du président Macky Sall. Cette investigation porte sur des soupçons de blanchiment d’argent, de détournement de fonds publics et de transactions suspectes impliquant des sociétés-écrans. L’affaire, qui a récemment capté l’attention des médias sénégalais et de la diaspora africaine, met également en lumière un acteur clé : Tahirou Sarr.
Le rôle central de Tahirou Sarr
Selon le journal Libération de ce mardi 14 janvier 2024, Tahirou Sarr, entrepreneur sénégalais actif dans l’immobilier et les finances, est accusé d’avoir orchestré des transferts financiers douteux vers plusieurs entités, dont Sci Haba, une société détenue par Farba Ngom.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux vient renforcer l’attention autour des relations entre le député sénégalais Farba Ngom et l’entrepreneur Tahirou Sarr, tous deux au cœur de cette enquête pour blanchiment d’argent. Dans cette séquence, Farba Ngom révèle que Tahirou Sarr lui a offert une BMW Série 7, d’une valeur estimée à 85 millions de francs CFA.
Une amitié mise en avant
La scène, captée lors d’une rencontre privée, montre Farba Ngom évoquant leur proximité, soulignant les liens amicaux qui les unissent. Il attribue également au président Macky Sall un rôle central dans la construction de cette relation.
Les entités impliquées
Le journal Libération indique que plusieurs structures ont été identifiées comme parties prenantes dans ce réseau de blanchiment présumé :
Sci Haba : Propriété de Farba Ngom, cette société immobilière aurait reçu des fonds transférés par Tahirou Sarr.Scp Doworo : Une entité dont le rôle reste flou, mais qui serait liée au réseau financier suspect.Sci Diamalaye : Une autre société immobilière suspectée de participer aux transactions illicites.Groupe Immobilier Suisse (GIS) : Bien que portant un nom à connotation internationale, cette entité aurait joué un rôle dans la dissimulation des fonds. Il n’est toutefois pas établi si elle est réellement basée en Suisse ou enregistrée au Sénégal.
Les accusations formulées
Selon le parquet sénégalais, les investigations de la Centif indiquent que ces sociétés auraient été utilisées pour :
Blanchir des fonds publics ou issus d’activités illicites.Dissimuler l’origine des fonds à travers des circuits financiers et immobiliers complexes.Investir dans des actifs tangibles, notamment des biens immobiliers, afin de « blanchir » l’argent via des projets ostensiblement légitimes.
Où en est l’enquête ?
Jusqu’à présent, aucune inculpation officielle n’a été prononcée contre Farba Ngom. Toutefois, la justice sénégalaise a reçu un rapport détaillé de la Centif pour approfondir les investigations. Les appels à la transparence se multiplient, portés par l’opposition et les médias locaux.
Quant à Tahirou Sarr, il demeure au cœur des accusations en raison de son rôle présumé dans la gestion et le transfert des fonds illicites. La suite de l’enquête déterminera l’ampleur de son implication et les éventuelles poursuites judiciaires à venir.