Devant l’Assemblée nationale ce vendredi 27 décembre 2024, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté une déclaration de politique générale ambitieuse. Avec une vision claire, il a proposé un plan de rupture pour faire face aux défis économiques, sociaux et institutionnels du Sénégal, tout en promettant une transformation profonde sur les plans intérieur et international.
Le Premier ministre a commencé par dresser un état des lieux sombre, marquant les conséquences des politiques passées. Il a dénoncé une économie structurellement faible, encore ancrée dans un modèle colonial, et une dépendance excessive aux exportations de matières premières comme l’or et l’arachide. Cette dynamique, selon lui, maintient le pays dans un cercle vicieux de pauvreté et de sous-développement. Sur le plan social, il a souligné la frustration d’une jeunesse confrontée au chômage et à l’incertitude, exacerbée par des infrastructures éducatives et sanitaires insuffisantes. Les scandales de corruption, la mauvaise gestion des ressources publiques et l’opacité des contrats ont, selon Sonko, ébranlé la confiance des Sénégalais envers leurs institutions.
Pour répondre à ces défis, Ousmane Sonko a présenté une vision fondée sur une série de ruptures destinées à repositionner le Sénégal. Il a insisté sur l’importance de restaurer la souveraineté nationale et d’abandonner la dépendance aux modèles économiques et politiques du passé. Cette transformation passe par la valorisation des compétences locales et des ressources naturelles, ainsi que par un plan de développement ambitieux s’étalant sur vingt-cinq ans. À travers une planification à long terme, il espère rompre avec les politiques à court terme dictées par les échéances électorales.
Le Premier ministre a également mis en avant une nouvelle approche de la gouvernance, basée sur la transparence, l’équité et la reddition des comptes. Il a promis de réformer les dépenses publiques pour maximiser leur impact, tout en veillant à ce que chaque centime dépensé bénéficie directement aux citoyens. Le gouvernement prévoit de moderniser l’administration publique, notamment par la digitalisation et l’automatisation des processus, afin de lutter contre la corruption et d’améliorer les services.
Sur le plan social, Sonko a détaillé des initiatives visant à améliorer le système éducatif, à résorber le déficit en enseignants et à offrir de meilleures conditions pour les élèves et étudiants. Dans le domaine de la santé, il a souligné l’importance de garantir l’accès aux soins de qualité, tout en mettant fin à la mauvaise gestion des infrastructures hospitalières.
En matière de souveraineté, il a annoncé des mesures radicales, notamment la fin des accords de pêche avec l’Union européenne et la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal. Ces décisions reflètent une volonté ferme de renforcer l’indépendance économique et politique du pays, tout en s’alignant sur les aspirations de la population.
Dans ses perspectives pour 2025-2029, Ousmane Sonko a mis l’accent sur le développement des infrastructures, la relance du secteur privé et la promotion d’une croissance inclusive. Il a également affirmé sa volonté de tripler le revenu par habitant sur vingt-cinq ans, en misant sur une croissance annuelle soutenue de 6,5 %.
